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Test Ninebot by Segway Kickscooter ES2 : une trottinette robuste… qui manque de souffle

Modèle de référence des opérateurs de trottinettes en free floating, la Ninebot Segway ES2 profite d’une construction robuste. Avec des performances dans la moyenne, elle peut doubler son autonomie en embarquant une batterie supplémentaire vendue en option, une alternative sérieuse face à la M365 de Xiaomi ?

L'avis de 01net.com

Ninebot by Segway KickScooter ES2

Les plus

  • + Possibilité d’ajouter une batterie supplémentaire
  • + Pliage facile
  • + Requiert peu d’entretien

Les moins

  • - Autonomie très décevante
  • - Freinage mou
  • - Bruit de claquement au franchissement de petits obstacles

Facilité d'utilisation

4 / 5

Polyvalence

3 / 5

Qualité de fabrication

3.5 / 5

Autonomie

2 / 5

Appréciation générale

3 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 01/03/2019

Voir le verdict

Fiche technique

Ninebot by Segway KickScooter ES2

Vitesse max. annoncée 25 km/h
Puissance du moteur 300 W
Autonomie annoncée en km 25 km
Voir la fiche complète

En prenant en main la KickScooter ES2 pour la première fois, les habitants des villes où les trottinettes en libre-service ont envahi les trottoirs, auront forcément une impression de déjà-vu. La Kickscooter ES2 de Ninebot by Segway – rappelons que Ninebot, dont Xiaomi détient une partie du capital, a racheté le géant Américain Segway en 2015 – est le modèle retenu par plusieurs opérateurs proposant des trottinettes en free floating, comme Lime.

Si la trottinette électrique de Xiaomi vous intéresse, elle est vendue en ce moment avec une remise très importante sur le site de Gearbest. Ce dernier passe ainsi de 490€ à  à 373 euros. A ce prix, c’est plus qu’une très bonne affaire. Pour accéder à cette promo, il suffit de suivre ce lien et de renseigner l’un de ces codes au moment de valider son panier : GBB5ES2FR 

Une construction robuste

Ce n’est sans doute pas un hasard si ce modèle a été choisi. L’imposante potence, qui donne une impression de robustesse, accueille une batterie de Lithium-ion de 5200 mAh (187 Wh), quand elles sont généralement greffées sous le plateau chez les concurrents. Autre point important, ce modèle mise sur une conception limitant les pièces de type « consommables » pour un entretien minime et ce modèle peut aussi évoluer très facilement.

Ninebot a fait l’impasse sur les freins à disque, préférant opter pour un système magnétique qui pourra être complété par un freinage mécanique en appuyant sur le garde-boue arrière. Le constructeur chinois a également choisi des pneus pleins, plus solides que les pneus gonflés que l’on retrouve notamment sur la M365 de Xiaomi. Moins de pièces à changer donc, mais aussi moins de problèmes puisque sur ce dernier point, la question de la crevaison ne se posera même pas.

Le choix des pneus pleins n’est toutefois pas sans conséquence, notamment en termes de confort. Contrairement aux pneus gonflés reconnus pour leur amorti, ils absorbent beaucoup moins bien les aspérités du sol. Pour pallier ce problème, Ninebot a choisi d’intégrer deux amortisseurs, le premier sur la fourche avant, le second, sous le plateau.

G. Ondet, 01net.com – La suspension avant compense l’absence de pneus gonflés

Enfin, la Ninebot ES2 est évolutive. Les 25 Km d’autonomie annoncés par le constructeur pourront, en principe, être portés à 45 Km en ajoutant une batterie externe, vendue entre 150 et 200 euros, à fixer directement sur la potence. La Ninebot ES2 se transformera alors en modèle ES4. A noter que le modèle testé est proposé, en prix public sur le site de Ninebot, à 549 euros. Dans la réalité, il est assez facile de se procurer ce modèle entre 300 et 350 euros sur des sites comme Gearbest ou Aliexpress.

Une mise en route rapide

Au sortir de la boîte, la trottinette arrive partiellement montée. Il suffit d’ôter le capuchon plastique de la potence, de brancher le connecteur du guidon, de visser ce dernier à l’aide d’une clé hexagonale en T ainsi qu’avec le kit de visseries fourni par Ninebot, et le tour est joué.

Le guidon de la trottinette est équipé de poignées en caoutchouc antidérapant pour une prise en main parfaite. À côté de chacune des poignées, deux petites manettes sont à portée de pouce : celle de droite pour accélérer, et celle de gauche pour freiner. Au centre, on retrouve un petit écran LCD sous lequel est greffé un bouton unique qui permet de prendre en main les contrôles basiques de la trottinette.

G. Ondet, 01net.com – Le petit ordinateur de bord se contrôle à l’aide d’un bouton unique

Une pression longue permet de démarrer/éteindre la trottinette, une pression brève allume le phare avant, tandis qu’une double pression rapide vous permettra de choisir le mode d’utilisation (et donc la vitesse maximale). Plus bas sur la potence, vous trouverez un crochet pour suspendre votre sac de courses, trois vis figurant l’emplacement pour une batterie supplémentaire, vendue en option, ainsi que le connecteur de charge, protégé par un embout en caoutchouc pas toujours facile à remettre en place.

G. Ondet, 01net.com – Le cache du connecteur de charge n’est pas toujours facile à faire tenir.

Quant au plateau, il revêt une surface gaufrée en caoutchouc sur lequel les pieds accrochent parfaitement et intègre une béquille pour faciliter le stationnement débout. Avec 12,5 Kg sur la balance, cette trottinette n’est pas la plus légère. Si elle reste transportable, elle n’est en revanche pas pratique à porter une fois pliée. La potence, trop large pour les petites mains, le poids de l’engin et l’absence de poignée de transport, en font un poids mort pénible à traîner avec soi. Un point à prendre en considération, notamment pour ceux qui souhaiteraient en faire une solution de transport intermodal. Heureusement, son système de pliage est aussi rapide qu’efficace. Il suffit d’appuyer sur le loquet présent en bas de la potence à l’aide du pied, et de pousser légèrement le guidon vers l’avant pour rabattre le guidon.

G. Ondet, 01net.com – Cette pédale permet de plier la trottinette en quelques secondes.

Une fois pliée, elle est maintenue par le garde-boue dans lequel vient se clipser le crochet de suspension. On regrette toutefois que Ninebot n’ait pas pensé à ajouter une poignée de traction sur le guidon, ce qui permettrait de trainer la trottinette pliée sur sa roue avant avec plus d’aisance.

G. Ondet, 01net.com – Une fois la trottinette pliée, son guidon est maintenu à l’aide du crochet qui vient se clipser sur le garde-boue arrière.

Des options supplémentaires via l’application dédiée

Une fois mise sous tension, la trottinette s’éclaire de toutes parts. D’abord au niveau du moyeu arrière où deux feux rouges sont intégrés de chaque côté du plateau. Ils restent d’ailleurs constamment allumés pour une visibilité accrue. Mais ce qui surprend le plus est sans nul doute le système d’éclairage effet « néon » intégré directement sous le plateau et que les amateurs de tuning apprécieront. Deux rangées de LED sont disposées de part et d’autre sous le plateau et s’illuminent en fonction du choix de l’utilisateur.

Il faudra pour cela télécharger l’application mobile Ninebot Segway disponible sur Android et iOS. Connectée à la trottinette en Bluetooth, elle permet d’accéder aux réglages supplémentaires. Il sera ainsi possible de gérer le système d’éclairage sous le plateau (rythme de l’éclairage, couleurs, etc.), de consulter l’autonomie restante ou encore de connaître le kilométrage total de l’engin.

Si l’application n’est pas indispensable pour utiliser la trottinette au quotidien, elle devient en revanche obligatoire pour accéder à certaines fonctionnalités. Il est ainsi possible de profiter d’un mode récupération d’énergie, décliné sur trois niveaux, et grâce auquel l’énergie récupérée est réinjectée dans la batterie de la trottinette une fois l’accélérateur relâché. Attention toutefois, plus le niveau de récupération d’énergie est élevé, plus le ralentissement de la trottinette est violent lorsque vous relâchez les gaz.

Par ailleurs, ceux qui auront la chance de rouler sur des portions de route continues, pourront profiter, comme sur une voiture, d’un régulateur de vitesse. Ce mode « croisière » permet de conserver une vitesse constante en maintenant l’accélérateur enfoncé pendant 5 secondes. Il suffit ensuite d’actionner à nouveau l’accélérateur ou d’appuyer sur la manette de freinage pour en sortir.

Enfin, la fonction peut sembler anecdotique, mais il est possible de verrouiller électroniquement la trottinette depuis l’application. En appuyant sur l’icône figurant un cadenas, visible sur le compteur, la roue de la trottinette devient dure, comme bloqué par le système de freinage, et cela, même lorsque la connexion Bluetooth entre le smartphone et l’engin est rompue.

G. Ondet, 01net.com – Les feux latéraux situés à l’arrière peuvent être contrôlés depuis l’application.

Des performances modestes

La Ninebot ES2 propose trois modes de conduite, activables directement depuis le contrôleur intégré en effectuant deux pressions successives sur le bouton de mise sous tension et reconnaissable par la présence – ou non – d’une icône S, affichée sur l’écran. On trouve ainsi un mode Vitesse limitée (pas d’icône S), économe en énergie, mais qui vous fera plafonner à 15 Km/h, avec la possibilité de réduire encore cette vitesse depuis l’application. En mode Standard (S blanc), la trottinette limite sa vitesse à 20 Km/h, tandis que le mode Sport (S rouge), le plus nerveux, permet d’atteindre une vitesse théorique maximale de 25 Km/h.

G. Ondet, 01net.com – Une fois activé depuis l’application, le régulateur de vitesse se déclenche en maintenant l’accélérateur durant cinq secondes.

Dans les faits, lorsque la batterie est pleine, la vitesse maximale est atteinte sans trop de problèmes, sur un terrain plat. Le démarrage de la trottinette se fait en douceur, et requiert une première impulsion du pied pour que le moteur se mette en route. Ne vous attendez pas toutefois à ce que l’accélération vous propulse en arrière. Si elle reste convenable, elle manque un peu de punch face à certaines concurrentes. Une fois lancée à pleine vitesse, cette Ninebot ES2 peut tout de même atteindre les 26-27 Km/h en légère descente.

En revanche, une fois la barre des 50 % d’autonomie franchie, les performances de la trottinette déclinent. Si cela passe relativement inaperçu en mode Standard, la chute des performances est flagrante en mode Sport. La Ninebot ES2 perd en nervosité, et atteindre la vitesse maximale nécessitera un peu plus de temps. Plus l’autonomie décroît, plus l’accélération devient molle. Et lorsque la barre fatidique des derniers 20 % de charge est franchie, la vitesse est automatiquement réduite à 20 Km/h, et ne cessera de fondre comme neige au soleil jusqu’à ce que la batterie soit à plat.

Par ailleurs, si votre trajet comporte du relief, ce modèle est peut-être à proscrire. L’ES2 n’apprécie guère les côtes un peu trop pentues et vous obligera à pousser au pied pour limiter la perte de vitesse.

G. Ondet, 01net.com – La Ninebot ES2 intègre un phare à l’avant, mais fait l’impasse sur l’avertisseur sonore.

Le confort de conduite de cette Ninebot ES2 est globalement satisfaisant, mais aurait pu être bien meilleur avec des pneus gonflés. Pour absorber les chocs, Ninebot a choisi, comme nous le disions précédemment, d’intégrer deux amortisseurs. Le premier à l’avant, sur la fourche, le second sous le plateau. Un choix qui suffit à limiter les vibrations sans toutefois faire de miracle.

À pleine vitesse, la moindre aspérité du sol se ressent dans le guidon, et un léger claquement, dû au choc sur la roue avant, a lieu. C’est le cas lorsque vous franchissez, par exemple, les jonctions au sol censées délimiter les aménagements cyclables. Si le choix des pneus pleins est judicieux pour limiter l’entretien, il faudra voir dans le temps si ce compromis n’a pas d’incidence sur la solidité du système de blocage utilisé pour plier la potence.

G. Ondet, 01net.com – Le système de blocage de la potence permet un pliage rapide de l’engin.

Par ailleurs, si l’ES2 est certifiée IP54 (protection contre les poussières et les projections d’eau), son utilisation sous la pluie est fortement déconseillée. D’une part parce que certains utilisateurs ont rapporté sur plusieurs forums, des problèmes d’infiltration d’eau dans le petit ordinateur de bord. D’autre part parce que la tenue de route avec les pneus pleins est très aléatoire sur sol mouillé. La distance de freinage est rallongée et il faudra anticiper les virages pour les prendre large pour ne pas chasser et se ramasser.

Promesse non tenue : l’autonomie déçoit

Théoriquement, Ninebot annonce une autonomie de 25 Km. Mais cette autonomie « normale » promise par le constructeur correspond à une conduite en charge pleine, pour un individu de 75 Kg, à une température de 25°C et à une vitesse correspondant à 60 % de la vitesse maximale, soit environ 15 km/h. En d’autres termes, si vous roulez plus vite, l’autonomie promise par Ninebot ne sera plus qu’une douce utopie.

Nous en avons fait l’expérience. Durant nos tests, nous n’avons pas réussi à dépasser 13,3 km en mode Sport, et 14 km en mode Standard avant que la batterie ne rende l’âme. Une véritable déception pour celui qui achèterait ce modèle en ayant omis de lire les petites lignes sur le site de Segway. Un moyen, peut-être, d’inciter les utilisateurs à passer à la caisse en optant pour l’installation de la batterie supplémentaire, vendue en option entre 150 et 200 euros, supposée transformer la Ninebot ES2 en ES4.

Enfin, pour conclure, on regrette, au regard du tarif de cette trottinette, que le constructeur ait fait l’impasse sur certains accessoires. On aurait apprécié, par exemple, avoir une sonnette, un cache pour l’amortisseur situé sous le plateau ou encore une poignée pour traîner la trottinette lorsque celle-ci est pliée.

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